ABSALON
Monsieur Leloup
1993
vitrine en bois blanc, néon, 2 DVD
vidéo de 4 min en boucle  
180 x 180 x 120 cm

Par une vitrine, intégrant deux écrans vidéo côte à côte, Absalon nous donne à voir simultanément, sous le même éclairage, des scènes de la vie privée et de la vie publique de Monsieur Leloup. La paroi protectrice de l’habitat est ainsi crevée.
Absalon rassemble ce qui est séparé - disperse pour rassembler. Un mouvement continu et alterné.
Ce travail charnière vient à la suite des 6 Cellules habitables. Absalon développe une succession de scènes courtes, efficaces et économes à l’extrème. Il passe à la visualisation de ses rapports extérieurs, qu’il continuera dans ‘Assassinats’ (1993), sa dernière œuvre.


Sophie CALLE
Cash Machine, l’agression de Pamela Magnuson le 26 août 1983 à 9 heures et 4 minutes et 20 secondes
1991
4 photos noir et blanc, encadrées
91  x 69 cm ( x 4)

Sophie Calle a développé la suite des 'Cash Machine' en 1991, à partir des clichés conservés dans un commissariat de police à Minneapolis - des clichés pris toutes les 20 secondes par une caméra de surveillance au-dessus d'une caisse de retraît éclair d'une banque, reliée à ce commissariat. Sophie Calle a extrait un choix de séquences éloquentes, qui relatent de manière extrèmement sensible les émotions et les comportements humains, allant de l'espoir, la crainte, la déception, la perte, la violence à la joie.


Alberto GARCIA-ALIX
Mi alma de cazador en juego
(Mon âme de chasseur en jeu)
2003
Vidéo sonore
9 min
édition de 3

Cette oeuvre est la première expression d'une démarche nouvelle - à partir d'images photographiques enchaînées et de vidéo - dans le travail d'Alberto Garcia-Alix. (Premio Fotoespana 2003). Autobiographiques, les premiers repères d’un ‘exil volontaire’ à Paris s’accompagnent d’un monologue à la première personne.  
Un voyage introspectif au fil de flâneries dans Barbès avec pour unique compagnon l’ego mis en abîme.  Musique originale de Scratch Massive : " Amanece " (Aurore), écrit, enregistré et mixé par Sébastien Chenut.


Fabrice GYGI
A gentleman’s agreement
2002
DVD : édition de 30

En  interrogeant le mécanisme des infrastructures mises en place par diverses formes d'autorité dans nos sociétés démocratiques, en s'attachant plus particulièrement au mobilier urbain destiné à accueillir et à canaliser des individus tantôt réunis en petits groupes, tantôt rassemblés dans une foule: barrières anti-émeutes, gradins, scènes de spectacle, tribunaux, aires de jeux, en créant des structures similaires - toujours démontables donc déplaçables - dans des lieux d'art contemporain, Fabrice Gygi invite le spectateur à devenir acteur "des deux côtés de la barrière".  
Pour l'exposition "Par le chas d'une aiguille", Fabrice Gygi nous propose une performance "A gentleman's agreement" réalisée la première fois pour la biennale de Vladin Dom en 2002. Dans un mouvement presque quotidien, il enfile un gant de métal sur lequel une petite maison est fixée, y met le feu et regarde paisiblement cette consumation. La vidéo de cette performance sera diffusée pendant toute la durée de l'exposition.


Mona HATOUM
Every Door a Wall
(Chaque porte un mur)
2003  
tissu Tergal
400 x 150 cm
édition de 6

En réponse au thème de l'exposition, Mona Hatoum propose un rideau raffiné en tergal transparent. Au gré des plis, l’image sérigraphiée sur le tissu se dévoile ou se dérobe au regard : il s'agit d'un fragment d'une page du journal Herald Tribune, paru en 2001. La photographie montre des immigrants illégaux dans un camion à la frontière mexicaine.


Thomas HIRSCHHORN
Nail-sculpture (red)
2003
bois, métal, vis, clous, plastique, adhésifs, imprimés, auto-collants
2,39 m, x 0,72 m x 0,68 m

Cette sculpture, qui inaugure un nouveau thème dans l’œuvre de Thomas Hirschhorn, trouve son origine dans un phénomène social et culturel allemand/autrichien, basé sur le sens patriotique et à la quête de soutien populaire et pécunier en temps de guerre.
Le " Stock im Eisen " (litt.tronc dans le fer) est mentionné pour la première fois en 1533. Il s’agit d’un tronc d’arbre ceint d’un anneau en fer, et couvert de clous enfoncés. D’objet mythique religieux, puis signe de justice et de vérité, voire trace de migration, il endosse au cours de la première guerre mondiale le rôle d’appel à la solidarité avec le pouvoir, sous les traits d’un vaillant soldat, et revient plus sporadiquement dans les années soixante.


Hassan KHAN
Sometime/somewhere else
2001
vidéo en couleur et son
1 min 45 sec
édition de 6

Des extraits d’un entretien avec Hassan Khan - 15 ans - sur une chaîne de télévision suédoise au sujet de la jeunesse égyptienne sont mis en relation avec Hassan Khan - 17 ans - vidéaste débutant et pratiquant la guitare électrique. Une série de phrases qui décrivent textuellement la nature de l’oeuvre, et sa relation à une identité qui se trouve constamment re-cadrée se confrontent tout au long de cette vidéo. Nous sommes face à un jeu qui évalue la mémoire, le document et l’histoire culturelle, et qui révèle l’interaction entre le soi et les média de représentation.


Moshe NINIO
'Sleeping Figure (Preparatory Stage)'
(Figure dormant, Etat préparatoire)
1978/2000
photographie noir et blanc
105 x 105 cm
tirage unique

La première oeuvre de Moshe Ninio - une image dessinée extraite d'une publication, coupée en quatre, chaque fragment re-photographié et assemblé. Oeuvre générique. Un homme assis dans un fauteuil, la tête posée sur un coussin sur ses genoux dans une position de protection - position recommandée lors d'une alerte dans un avion. Un homme endormi. Replié, dans une position foetale.
 Image quelconque extraite, recyclée, évaluée et réévaluée, image faible, image d'un possible, du "peut-être", - dé-passée par le temps - le moment le plus catastrophique ou au contraire le moins, livré au principe d'indifférence - peut-être est-ce là la chance de la sauvegarde...
(librement d'après Alexandre Costanzo in 'Moshe Ninio', Edition Galerie Chantal Crousel, 2001)


Melik OHANIAN
Selected Recording # 666
Lambda print
200 x 124 cm
tirage unique

"L'image chez Mélik Ohanian est réservée à la révélation de ce qui échappe radicalement aux mots ; à ces réalités inhumaines, naturelles, abstraites, dont l'intensité interdit toute parole. Mais comme le montre les Selected Recording, une image est aussi toujours une image migrante qui doit être abordée à l'aune d'une théorie de la référence et de la citation et des problèmes spécifiques d'invention que cela implique. Ainsi tout arrêt sur image constitue à la fois un événement ou la représentation d'un événement et en même temps la reconnaissance d'une série d'évenements dont il est le prolongement et que de ce fait, il entérine" extrait de “ Vers le temps zéro ou le cinéma à rebours de Melik Ohanian ” de Jean-Christophe Royoux


Gabriel OROZCO
3 dessins
sans titre
2003
mine de plomb sur papier
28 x 21 cm (sans le cadre)

Le choix des dessins proposés par Gabriel Orozco correspond au fil coulant, sans but pré-fixé, mais disponible à tous les sens que suggère l’espace de part et d’autre du trait : intérieur – extérieur, boucle, lacet, peau, corps, récipient, orifice.


Anri SALA
31° - 131°
2003
photographie noir et blanc sur papier baryté
110 x 160 cm (sans le cadre)
édition de 5

Un sol foulé, pelé, au milieu d'une végétation exubérante et bien-portante. Un espace circulaire, lieu de rencontre ou de commerce secret. La complicité silencieuse de la nature environnante. Une présence rendue quasiment tangible par l'absence. Un endroit reconnaissable dans la mémoire collective comme déjà-vu, mais non identifiable. Photographié dans n'importe quel pays du monde. Une nouvelle approche réussie de cette zone tant mentale que physique que Anri Sala cherche à révéler, entre sérénité et inquiétude, entre mémoire et fiction.


José María SICILIA
Una tumba en el aire (1 à 8 )
2003
Graphite et mine de plomb sur papier de riz
60 x 60 cm ( encadré)

A partir de photographies prises dans une mosquée en Roumanie, José Maria Sicilia retrace au graphite sur papier la lumière fragmentée - jets de couleurs – coulant à travers des rosaces jusqu’à révéler ses éclats sur des tapis au sol. Un travail charnière dans la quête de la lumière qui traverse toute l’œuvre de José Maria Sicilia, et annonce la démarche de sa prochaine exposition à la galerie (septembre-octobre 2003).




RENDEZ-VOUS :
Dans le cadre de cette exposition, le mercredi 9 juillet, à 19 h 00,
projection du film de Leïla KILANI
Tanger, le rêve des brûleurs
Film documentaire de 55 min

Leïla Kilani a su faire parler ceux qui, pour différentes raisons voient leur avenir en Europe. Du ghanéen qui a dû braver la traversée du Sahara et ses brigands jusqu'à la mère de famille tangéroise qui n'en peut plus d'attendre que sa vie s'améliore chez elle, la galerie de portraits esquissés est accablante. Notre monde est inhumain. Tanger devient un point chaud de la tectonique des peuples. (oz)  

Ce film a reçu le prix de la Guilde des réalisateurs et le prix de la meilleure œuvre vidéo au Fespaco 2003 à Ouagadougou.

Critique d'Isabelle Regnier (Le Monde du 3 mars 2003) :
"Les brûleurs de Tanger, ces hommes et ces femmes venus par milliers de toute l'Afrique jouer leur destin, franchir l'interdit, risquer leur vie pour passer la barrière inacceptable des quelques kilomètres de mer qui séparent la ville portuaire de l'Espagne et de ses promesses. De la terrasse du bord de mer, quand la brume se dégage, ses contours se dessinent sous leurs yeux. Le film est un triptyque. Trois portraits émouvants, superbes, trois vies conjuguées dans un présent perpétuel, tendues vers un objectif unique, dans un éternel recommencement, composent la partition complexe d'une balade mélancolique. Avant de se cacher dans le prochain camion, de se glisser dans une poubelle, de prendre place à bord d'un canot pneumatique, ils tiennent les murs, discutent de ceux qui sont morts, de ceux qui sont passés aussi. Une chance sur un millier peut-être de passer, de ne pas mourir, d'échapper à la police, mais suffisante pour continuer à vivre, rêver, attendre toujours, échouer, espérer encore. Peut-être n'est-ce pas si bien que cela de l'autre coté, mais qu'importe, ce qui compte c'est brûler.  
Leïla Kilani filme la parole, les regards de ses personnages, mus par ce même désir, la force vive et obstinée qui tend ce film d'une grande beauté. De ce canevas d'images et de sons naît une peinture plus large, celle d'une ville mythique, porteuse d'un imaginaire romantique, de rêve et d'aventure."

plus